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Combien gagne vraiment un auteur par livre vendu ?

On ne va pas tourner autour du pot.

Écrire un livre prend du temps, demande de l’énergie, mobilise ton cœur, tes souvenirs, ton expertise…
Et à un moment donné, la question surgit, même si tu ne la poses pas à voix haute :

👉 “Est-ce que ça va me rapporter quelque chose ?”

Et par “quelque chose”, tu ne parles pas uniquement de reconnaissance.
Tu parles aussi de chiffres. D’euros. De rentabilité.
Et tu as raison.

C’est justement l’une des questions qui te fait le plus procrastiner. Pourquoi écrire si personne ne me lit jamais alors que je pourrais être en train de travailler et de gagner de l’argent,  » pour de vrai » ou  » dans la vraie vie » ! Ecrire c’est aussi la vraie vie ma chérie. Si si je t’assure.

Mais avant de fantasmer ou de fuir, posons les faits. Voici ce que tu gagnes concrètement par livre vendu, selon que tu sois publiée chez un éditeur classique ou en autoédition.
Et surtout : ce que ton livre peut réellement t’apporter… au-delà de la vente.

1. L’édition traditionnelle : un prestige… qui ne paie pas toujours

Comment ça fonctionne ?

Commençons déjà part distinguer maison d’édition à compte d’auteur, maison d’édition à compte d’éditeur. C’est la toute première confusion à lever quand on parle d’édition : toutes les maisons d’édition ne se valent pas – et toutes ne sont pas réellement des maisons d’édition au sens noble du terme.

Beaucoup d’auteurs se font avoir à cette étape.

Voici donc un rappel indispensable.

Les 3 grands types de maisons d’édition : ne te fais pas avoir

Avant de parler chiffres, il faut que tu saches à qui tu confies ton livre.
Il existe trois grands types de maisons d’édition. Et elles ne jouent pas dans la même cour.

La maison d’édition à compte d’éditeur

C’est la “vraie” édition professionnelle.

  • Elle sélectionne les manuscrits avec exigence
  • Elle prend tous les frais à sa charge : correction, mise en page, impression, distribution
  • Elle rémunère l’auteur avec des droits d’auteur (8 à 12 %)
  • Elle diffuse le livre en librairie, parfois dans les médias

Tu ne paies rien. C’est elle qui investit sur toi.

Mais attention :

  • Elle garde généralement les droits de ton livre pendant plusieurs années
  • Elle peut avoir un droit de regard sur le contenu ou le titre
  • Tu touches peu par vente (entre 1 et 2 € en moyenne)

Ce modèle mise sur la qualité et la visibilité, pas sur le gain immédiat.

La maison d’édition à compte d’auteur

C’est une maison qui se fait passer pour un éditeur… mais te fait payer.

  • Elle accepte presque tous les manuscrits
  • Elle te propose un contrat flatteur… puis te facture entre 2000 et 8000 € pour la correction, la maquette, l’impression
  • Elle ne prend aucun risque, puisque c’est toi qui finances tout

Tu paies et tu gagnes peu.
La distribution est souvent très limitée (peu de librairies, peu de visibilité).
Elle joue sur l’ego et le rêve d’être “publiée”.

Ce modèle est souvent une arnaque déguisée. Il fait de toi une cliente, pas une autrice.

⚠️ Le flou (volontaire ?) de certaines maisons d’édition : quand on te “suggère” d’acheter tes propres livres

Certaines maisons d’édition à compte d’éditeur affichent un fonctionnement professionnel, mais insèrent dans le contrat ou en discussion orale une petite clause qui peut sembler anodine :

✉️ “Il est conseillé d’acheter un lot de 30 ou 50 exemplaires à tarif préférentiel pour vos salons, vos rencontres, vos clients…”

Et parfois, cela devient presque une condition implicite à la signature.

Ce que cela signifie réellement :

  • L’éditeur se dédouane d’une partie de la distribution
  • C’est toi qui finances indirectement une partie du tirage initial
  • Tu avances de l’argent… sans aucune garantie de retour

Bien sûr, certains auteurs souhaitent avoir des exemplaires pour leur propre diffusion.
Mais si cette “suggestion” devient une pression, ou si on te parle de 100 ou 200 exemplaires, il faut te poser la question :

Est-ce encore une maison à compte d’éditeur… ou un compte d’auteur déguisé ?

Mon conseil :

  • Lire attentivement le contrat, et poser des questions avant de signer
  • Refuser toute obligation d’achat déguisée
  • Demander à qui appartient le stock imprimé
  • Te rappeler que tu n’as pas à acheter ton propre livre pour “prouver” que tu y crois

L’autoédition (ou édition indépendante)

C’est toi la cheffe d’orchestre.

  • Tu finances toi-même le projet, mais en gardant la main sur tout
  • Tu passes par des plateformes comme Amazon KDP, Bookelis, BoD…
  • Tu décides du titre, de la couverture, du prix, du planning
  • Tu gagnes plus par exemplaire vendu (jusqu’à 6-8 € parfois)

Tu es seule aux commandes.
Tu dois investir en amont (graphisme, correction, impression).
La promotion repose à 100 % sur toi.

C’est une voie exigeante, mais libératrice si elle est bien pensée.

En résumé :

ModèleTu paies ?Tu gagnes combien ?Tu gardes les droits ?Visibilité
Compte d’éditeurNon1 à 2 € / venteNon (pendant 5-10 ans)Bonne
Compte d’auteurOui0,50 à 1,50 € / venteNonFaible
AutoéditionOui3 à 8 € / venteOuiVariable

Un éditeur qui te demande de l’argent… n’est pas un éditeur.
C’est un prestataire de service. Et tu peux souvent trouver mieux, pour moins cher.

Si tu signes un contrat avec une maison d’édition classique, tu touches ce qu’on appelle des droits d’auteur.

La règle générale :
entre 8 % et 12 % du prix public hors taxe du livre.

Prenons un exemple :
Ton livre est vendu 20 € TTC → cela fait environ 18,96 € HT.
Tu touches donc entre 1,52 € et 2,27 € par exemplaire vendu.

Autrement dit, pour gagner 1500 €, tu dois vendre environ 750 à 1000 livres.

L’à-valoir : l’avance qui donne espoir

Certains éditeurs proposent un à-valoir : une sorte d’avance sur tes futurs droits d’auteur.
Montant moyen : 1000 €. Parfois plus si tu es déjà connue.
Bonne nouvelle : si ton livre ne se vend pas, tu n’as pas à rembourser. Mauvaise nouvelle : tu ne toucheras rien de plus tant que tu n’auras pas atteint ce montant en droits d’auteur.

Exemple :
Tu touches un à-valoir de 1000 €, et ton livre génère 850 € de droits d’auteur…
→ Tu ne touches rien de plus.
→ Tu n’auras des versements que si tu dépasses le palier des 1000 €.

Le cas des ventes faibles

Selon le Centre National du Livre, la moitié des livres publiés se vendent à moins de 500 exemplaires.
Donc, si tu fais 350 ventes et que tu touches 1,50 € par exemplaire → 525 €.
Et encore, il faut parfois attendre 12 à 18 mois avant de recevoir ces montants.

Si tu es co-autrice ou illustrée ?

La part est partagée.
Illustrateur.trice, co-écrivaine, autrice secondaire : la somme n’augmente pas, elle se divise.

⚖️ Et les autres, ils touchent combien ?

  • Le libraire : environ 35-36 %
  • Le distributeur/diffuseur : 20-25 %
  • L’éditeur : entre 10 et 15 % (en plus de gérer les coûts de production)
  • L’auteur : 8 à 12 %

Tu pourrais croire que le libraire s’en met plein les poches. Faux.
C’est même l’un des commerces les moins rentables de France, avec une trésorerie tendue à cause des stocks, des invendus, des charges.

Tout le monde se serre la ceinture. Mais surtout toi.

2. L’autoédition : plus libre, mais pas plus riche

“Je m’autoédite, donc je garde tout”… ou pas.

C’est l’un des grands mythes du moment.
Tu fais tout toi-même, tu poses ton livre sur Amazon, tu fixes ton prix, et tu encaisses ?
Pas si simple.

Amazon KDP : le coût réel

Si tu passes par Amazon KDP (la solution la plus répandue), voici ce qu’il faut savoir :

  • 30 % de commission sur les ventes numériques (eBook)
  • 60 % – coût d’impression sur les ventes papier

Exemple concret :
Tu vends ton livre papier 18 €
→ Amazon prend 40 % = 7,20 €
→ Coût d’impression = environ 4 €
→ Il te reste 6,80 € par exemplaire

C’est plus que chez un éditeur, oui.
Mais attention, ce chiffre est avant les charges, les impôts, et les frais que tu as investis.

Les frais invisibles

En autoédition, tu dois tout financer toi-même :

  • Correctrice professionnelle ( si si je t’assure que c’est indispensable )
  • Graphiste pour la couverture ( pareil, oublie la photo de ton Iphone)
  • Mise en page
  • Impression ou impression à la demande
  • ISBN
  • Site de vente
  • Communication
  • Publicité Facebook ou Amazon

Budget moyen : entre 500 € (très basique) et 3000 € (pro, abouti)

Et ça, avant même d’avoir vendu un seul livre.

édition
édition

Les chiffres qui grattent

Une étude du Ministère de la Culture de 2024 a établi qu’un auteur autoédité vend en moyenne 22 exemplaires imprimés par livre.

22 exemplaires.

Même si tu gagnes 7 € par vente, ça fait 154 €.

Réaliste, oui. Rentable, pas forcément. Mais bon, c’est un début et une superbe expérience.

3. Vivre de sa plume ? Oui… si on redéfinit “vivre” et “plume”

Ce que disent les chiffres

  • 80 % des auteurs gagnent moins que le SMIC
  • Seuls 10 à 15 % vivent exclusivement de leur plume

Mais attention : même eux ne vivent pas uniquement des ventes de leurs livres.

Ils vivent aussi :

  • Des rencontres scolaires ou littéraires
  • De conférences
  • De coaching d’auteurs
  • De formations ou ateliers
  • De droits dérivés (cinéma, théâtre… très rare)

Autrement dit : ils ont fait de leur livre un levier. Pas une fin.

Ce que je vois chez les femmes que j’accompagne

Certaines ont vendu 300 exemplaires… et transformé leur activité.
D’autres ont vendu 30 livres et ouvert leur premier accompagnement haut de gamme.

Pourquoi ? Parce que leur livre a été pensé comme un pilier stratégique, pas juste comme un projet de cœur.

Le livre est une preuve de crédibilité, une extension de toi, une carte de visite qui reste.
Et dans certains cas, c’est un appel à la transformation pour celle qui te lit.

4. Alors… pourquoi écrire un livre ?

Si ce n’est pas pour l’argent ?

Parce qu’un livre, ça ne se mesure pas qu’en euros.
Ça se mesure en ouvertures et en transformation. Tout le monde devrait écrire un livre, pas pour être publié; pour vivre la transformation que cela apporte.

  • Tu ouvres des portes : conférences, interviews, presse
  • Tu ouvres des relations : lectrices qui deviennent clientes
  • Tu ouvres une identité : tu deviens “celle qui a osé”, celle qui incarne
  • Tu ouvres une transmission : ton message, ton vécu, ton savoir

Et surtout, tu t’ouvres à toi.

📣 Le livre comme outil d’autorité (et d’amour)

Un livre bien pensé est un outil de transformation intérieure, mais aussi de positionnement stratégique.

Ton livre est la clé d’entrée.

Est-ce qu’écrire un livre te rendra riche ?
Probablement pas.

Est-ce qu’il peut changer ta vie, ton business, ton image, ta posture, ta puissance intérieure ?
Assurément.

👉 Ce n’est pas le livre qui te rémunère.
C’est ce que tu en fais.

Alors la vraie question n’est pas : “Combien vais-je gagner par vente ?”
Mais : “Quelle valeur vais-je offrir… et comment vais-je l’utiliser ?”

Et ça, ça change tout.

Si tu souhaites échanger sur ton projet et que je te dise vraiment ce que j’en pense, s’il tient la route ou s’il y a des choses à améliorer avant de tenter l’édition, regarde ici ou contacte moi par téléphone, sms, whatsapp au 06 15 45 42 61

Image de Séverine Fäh
Séverine Fäh
Auteure, coach, thérapeute en hypnose et conférencière. j'accompagne les femmes à faire de leur histoire un livre impactant

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